Salima est salariée-bénéficiaire du pôle restauration des Ateliers de la Citoyenneté depuis 15 mois. Elle nous parle de son parcours.
Bonjour Salima, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Salima, j’ai 43 ans. J’ai 3 enfants : un fils de 15 ans et une fille de 12 ans qui vivent avec moi à Calais et une autre fille de 20 ans qui est en ménage. J’aime bien me définir comme une femme très active.
Quel est votre parcours de vie professionnelle ?
La cuisine ça a toujours été mon dada. J’ai toujours travaillé dans la restauration, j’ai commencé assez jeune avec des emplois de plongeuse, rien de très intéressant. Alors j’ai roulé un peu ma bosse et je suis notamment allée travailler en Suisse. Je n’avais alors que quelques notions d’allemand et ce n’était pas facile au début. J’ai appris la langue sur le tas.
Par la suite j’ai travaillé chez Auto-Train, un service ferroviaire ou j’étais en cuisine pour préparer les repas servis aux voyageurs. La boutique a fermé avec la baisse du nombre d’anglais qui voyageaient en France. J’ai retrouvé ensuite un poste chez Sodexo qui assurait les repas du restaurant d’entreprise chez Noyon Dentelle. Là aussi la conjoncture économique ne m’a pas épargnée puisque l’entreprise a fermé elle aussi avec son restaurant.
On m’a alors proposé un autre poste à mi-temps au restaurant de l’usine Coca à Socx. Ce n’était pas gérable ni par rapport aux enfants, ni par rapport à la distance et j’ai refusé le poste. Voilà.
Votre rôle aux ADLC
Vous êtes maintenant depuis un an et demi aux ADLC, parlez-nous de ce que vous y faites.
Lorsque je suis arrivée, j’étais au restaurant d’Iceo comme polyvalente, j’alternais entre la salle et la cuisine et j’aimais le contact avec les clients. J’y suis restée huit mois puis j’ai dû faire un remplacement au restaurant de quartier Iris. Ça a été un véritable virage pour moi qui n’avais jamais vraiment été à la tête d’une cuisine !
Ça a été une grande satisfaction qu’on me témoigne une telle confiance, j’en suis vraiment reconnaissante.
Aujourd’hui je suis la seule cuisinière du restaurant de quartier Iris qui propose également des plats à emporter. Je fais des proposition de menus et Valérie, l’encadrante du pôle restauration, fait les achats. Je pense avoir apporté ma pierre à l’édifice en améliorant certains plats qui étaient déjà à la carte. Par exemple, on propose maintenant des lasagnes saumon-épinards ou à l’estragon, c’est plus fin que des lasagnes classiques.
Travailler ici, ça a aussi été l’occasion de faire des choses que je n’avais jamais faites comme bouler le pain ou dresser un buffet cocktail. Je prépare également un couscous pour lequel j’ai souvent des compliments. En plus, ici, la clientèle est très sympa et l’ambiance entre collègues est vraiment bonne.
Et mise à part la cuisine ?
Je suis hyperactive. Dès que c’est possible, je sors. J’ai beaucoup d’activités et d’amis. J’ai joué pendant sept ans au basket, en club. Je suis encore arbitre officiel pour la fédération départementale. Je fais aussi du bénévolat pour le club, je prépare les sandwiches, j’aide à l’organisation quand il y a des compétitions.
Quel est votre regard sur le monde de l’emploi ?
Je suis un peu amère. J’ai souvent eu l’impression d’être un pion, d’être à la merci du monde économique. Mes expériences professionnelles me le prouvent : à chaque fois j’ai bien fait mon boulot je pense et je l’ai perdu parce que la conjoncture n’était pas bonne. J’ai un sentiment d’injustice. C’est quand même fou d’avoir de l’énergie à revendre et de ne pas trouver de travail.
Même au niveau des structures comme Pôle Emploi, c’est parfois l’impasse, on n’a pas le sentiment d’être vraiment considérée. Une fois il m’ont proposé une place de livreur de pizza parce que j’avais une expérience en restauration…
Finalement la seule attitude à avoir c’est de ne pas baisser les bras, d’être à l’affût de toutes les opportunités !
Quel est votre regard sur les Ateliers de la Citoyenneté ?
Je m’y sens bien, l’ambiance est bonne et on me fait confiance. La cuisine c’est mon dada et j’ai l’impression de m’y épanouir, de garder confiance en moi et d’acquérir de nouvelles compétences.
Merci Salima, bon courage pour la suite.